Comment sélectionner des matériaux écologiques pour sa maison ? Les ressources naturelles de notre planète sont limitées. Les matériaux adoptés pour l’édification de logements respectueux de l’environnement sont choisis de manière réfléchie, provenant de sources non nuisibles et favorisant la réduction des déchets lors de leur production.
Des matériaux tels que le bois ou la brique en terre crue ont été utilisés dans la construction écologique pendant de nombreuses années, risquant de disparaître avec l’avènement de la construction à grande échelle. D’autres, en revanche, font appel à des technologies innovantes, alliant respect de l’environnement et recyclage.
Découvrez les différents matériaux et produits qui définiront l’habitat de demain.
Le bois est le matériau par excellence pour une construction écologique. Son architecture cellulaire unique permet des économies d’énergie. En tant que matériau de construction, il offre une excellente isolation thermique, minimisant les variations de température entre l’air ambiant et les murs, comparativement à d’autres matériaux.
Naturel et agréable au toucher, le bois est durable et demande peu d’entretien. C’est aussi un matériau sain qui réduit les risques d’allergies ainsi que la prolifération des acariens.
La méthode la plus répandue d’utilisation du bois dans la construction écologique est celle de l’ossature bois, qui consiste à assembler des éléments en bois de petite taille pour créer la structure du bâtiment, puis à l’isoler avec des matériaux tels que le lin, la paille ou le chanvre.
Lorsque l’ossature bois est associée à la paille, elle doit être renforcée en masse face au volume de cette dernière, par rapport à d’autres isolants plus légers.
Ce type d’ossature présente aussi une grande résistance aux séismes, grâce à la souplesse et à la robustesse du bois.
Comment sélectionner des matériaux écologiques pour sa maison ? La paille
Les constructions en bottes de paille ont vu le jour aux États-Unis, dans le Nebraska, il y a près d’un siècle, en raison de considérations économiques et des ressources limitées (sols peu sablonneux et peu de bois).
Bien que la construction en paille soit encore méconnue, elle suscite des questions : est-ce solide ? Est-ce efficace en isolation ? Encombre-t-elle trop d’espace ?
En réalité, la paille est à la fois écologique et très économique, ne coûtant qu’un à deux euros la botte. En association avec le bois, elle constitue un excellent isolant avec une performance thermique très élevée. Son prix attractif est un atout considérable, surtout quand on sait que les ossatures en bois sont généralement un peu plus onéreuses que les structures traditionnelles.
Le béton de chanvre
Le chanvre, fortement cultivé en Europe, est reconnu pour ses fibres particulièrement résistantes. Ayant une croissance rapide, il ne requiert ni traitement spécial ni engrais, produisant ainsi des matières comme le papier et les textiles de haute qualité.
Le béton de chanvre est constitué de débris de chanvre (chènevotte) et d’un liant à base de chaux. Son faible coût énergétique lors de sa fabrication et ses propriétés intéressantes (isolation phonique et thermique, élasticité) expliquent son utilisation grandissante dans le domaine de l’écoconstruction.
Le béton de chanvre s’adapte à diverses applications, que ce soit pour les sols, comme isolant mural ou pour les toitures…
Comment sélectionner des matériaux écologiques pour sa maison ? L’acier
L’utilisation de l’acier pour la construction assure un logement à la fois solide et pérenne. Bien que son image soit souvent associée à des structures massives telles que les gratte-ciels, l’acier est un matériau recyclable à l’infini et respectueux de l’environnement.
Il permet de supporter plusieurs étages tout en ayant une faible inertie thermique, rendant ainsi le chauffage d’une maison à ossature acier plutôt facile. Cependant, l’efficacité de l’isolation dépend des matériaux utilisés pour les murs.
Bien qu’investir dans une structure en acier puisse être coûteux, des prix raisonnables existent sur le marché, autour de 1200 euros le mètre carré habitable.
La brique en terre cuite
Les briques sont fabriquées à partir d’argile cuite à haute température et compressée. On distingue deux types : les briques pleines et les briques creuses. Ces dernières, plus légères, sont privilégiées pour la construction, tandis que les briques pleines sont utilisées principalement pour des finitions. Les briques en terre cuite sont connues pour leur durabilité et leur confort thermique, offrant un rendement deux fois supérieur à celui des parpaings.
Ce matériau, entièrement naturel, nécessite néanmoins une couche isolante supplémentaire et son coût varie entre 3 et 4 euros l’unité (environ 25 euros le mètre carré).
La brique mono mur
La brique mono mur se distingue par sa structure aérée, offrant ainsi d’excellentes propriétés isolantes. Au cours de la cuisson de l’argile, de petites billes sont intégrées, augmentant la quantité d’air emprisonné dans la brique.
Cette structure unique en fait un meilleur isolant que le parpaing, avec une résistance thermique de deux mètres carrés au kilowatt contre seulement 0,19 pour le parpaing. C’est aussi un matériau sain, parfaitement adapté à l’architecture écologique.
Cependant, son coût est plus élevé que celui de la brique en terre cuite : il faut compter six euros pour une brique de 30 cm d’épaisseur, soit 64 euros le mètre carré, plus de deux fois le coût du mètre carré de brique simple en terre cuite.
La brique silico-calcaire
La brique silico-calcaire est un mélange de calcaire, de sable siliceux, de chaux et d’eau, façonné sous pression et séché à 200 degrés. Elle est souvent utilisée pour des maçonneries apparentes, notamment en Allemagne, en Belgique et aux Pays-Bas, en raison de son esthétique et de sa couleur blanche. En France, son emploi reste encore peu répandu.
Pourtant, elle possède de nombreux avantages : une bonne isolation phonique grâce à sa densité, une haute résistance au feu et un potentiel écologique significatif. De plus, elle aide à maintenir une température confortable grâce à sa capacité d’accumulation thermique.
Ce type de brique coûte en moyenne 60 euros le mètre carré, la majorité des fabricants étant situés en Allemagne et en Belgique.
La brique de terre compressée
La brique de terre compressée est fondamentalement une brique de terre crue, constituée d’un mélange d’argile, de sable, de ciment ou de chaux, compressé dans une machine puis séché. Ce procédé est utilisé depuis longtemps, notamment dans les zones rurales. La terre crue présente des propriétés spécifiques, notamment d’excellentes capacités de régulation hygrométrique (à propos de l’humidité de l’air) et protège contre les radiations à haute fréquence.
Le coût de la brique en terre crue varie entre un et trois euros cinquante selon sa taille. Un inconvénient majeur de cette brique est qu’elle est assez difficile à trouver. À part cela, elle représente un excellent choix pour la construction écologique.
Le parpaing en bois
Le parpaing en bois est un produit relativement récent ; il s’apparente aux parpaings en béton par sa méthode d’empilement, mais son assemblage se fait de manière différente, à l’aide de vis et de clous. Sa facilité d’utilisation le rend idéal pour l’autoconstruction. En plus, il est très efficace sur le plan isolant.
Ce type de parpaing est simple à mettre en œuvre, rapide à monter et à démonter, et beaucoup plus léger qu’un parpaing classique. Sa robustesse et ses caractéristiques écologiques sont également notables, car il est souvent fabriqué à partir de chutes de bois, de bois d’éclaircie ou de pièces tombées lors de tempêtes.
Il existe différentes dimensions : de 300 x 60, et en général de 500 x 85 pour des épaisseurs allant de 140 à 200 mm.
Son prix, cependant, est relativement plus élevé que celui des parpaings en béton, se chiffrant à environ 140 euros pour un mètre carré de mur, comparé à 30 euros pour les parpaings en béton. Les nombreux avantages du parpaing en bois expliquent cette différence de coût.
Le béton cellulaire (thermopierre)
Le béton cellulaire, également connu sous le nom de thermopierre, a été inventé par un ingénieur suédois à la fin du XIXe siècle. Bien qu’il existe de manière naturelle sous forme de silicate de calcium hydraté (tobermorite), sa présence est trop faible pour être exploitée, ce qui conduit à sa reproduction industrielle à partir de ciment, de chaux, de gypse, de sable et d’aluminium. L’association de ces composants lui confère ses propriétés microporeuses, avec un taux d’air atteignant 80% dans sa composition.
Les blocs en béton cellulaire présentent l’atout de l’isolation, contrairement au béton traditionnel. Ils sont également légers, faciles à poser, non polluants et sans danger pour la santé, malgré leur contenu en aluminium.
Cela dit, leur coût est assez élevé (environ 100 euros le mètre carré), mais le béton cellulaire permet de réduire les dépenses d’isolation, équilibrant ainsi les coûts.